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Publié le: 28/03/2013

Une assistance très à l'écoute

A l’issue d’une journée bien remplie, les participants à la revue conjointe du PN-AEPA/PAGIRE 2013, ont pu aborder toutes les problématiques importantes touchant le secteur de l’eau potable, l’hygiène et assainissement. Au programme de la journée : communications et discussions autour de la maîtrise d’ouvrage communale, l’assainissement, la gestion intégrée des ressources en eau, le financement, le suivi-évaluation et le dialogue sectoriel.

Les participants sont entrés de plain-pied dans les travaux en ce mercredi 27 mars 2013. La journée commença avec la présentation et l’examen de la matrice conjointe des critères de performance. Ce document synthétise les principaux indicateurs de performance du secteur. Cette session fut suivie par une série de communications sur les résultats des travaux des groupes thématiques. Dès la première présentation du groupe thématique 1, sur « le financement du PN-AEPA et du PAGIRE », les préoccupations immergeaient aussitôt dans  son sillage. Après avoir examiné la question sur tous les angles, le groupe a abouti aux constats importants. Le financement du PN-AEPA et du PAGIRE dépend fortement de l’aide extérieur qui représente 86% du financement global contre seulement 14% mobilisés au niveau local. A partir de ce constat, le groupe a proposé une planification anticipative à l’horizon 2015-2040, nommée « stratégie vision 2040 »  en cours d’élaboration à la DGRE.

Elle va servir de base à la formulation d´un nouveau programme AEPA pour l´après 2015.  Le groupe a formulé les mesures suivantes :

-       Etendre l’approche Assainissement Total Porté par les Leaders (ATPL) comme stratégie de financement du sous-secteur assainissement en impliquant les représentations diplomatiques du Burkina Faso à l’étranger, le Conseil supérieur des Burkinabé de l’étranger et les associations de la diaspora.

-       Mener des actions de plaidoyer auprès des institutions financières du monde arabe en vue d’accroître les financements du secteur eau et assainissement.

A la suite du groupe 1, le groupe thématique 2 qui a travaillé sur le thème de «  la gestion des latrines institutionnelles et publiques » a à son tour présenté les fruits de ses travaux, selon le même modèle. Ce groupe a analysé le mode de gestion  des latrines dans des écoles, les marchés, les CSPS et les gares routières. Il a débouché sur une conclusion implacable : les collectivités locales à qui les compétences en matière d’AEPHA ont été transférées ne s’impliquent pas suffisamment dans la gestion des infrastructures d’assainissement dans les écoles et dans les centres de santé. Pour remédier à cela et assurer une meilleure gestion des ouvrages, le groupe propose huit recommandations dont 2 mesures prioritaires :

-       Faire appliquer les prescriptions techniques décrites dans l’OSA (la stratégie opérationnelle règlementaire d’assainissement en milieu rural)  pour la construction des latrines institutionnelles et publiques

-       Capitaliser et actualiser les différents outils de gestion des latrines publiques et institutionnelles

Le groupe thématique 3 quant à lui s’est penché sur la « maîtrise d’ouvrage communale ». Une  mauvaise connaissance de la réforme, des procédures  difficiles de règlement des prestations de maintenanciers, un suivi-accompagnement insuffisant des instances de mise en œuvre de la réforme et l’absence d’un cadre de monitoring de la réforme sont entre autres les problèmes identifiés. Au titre des mesures prioritaires à mettre en œuvre en 2013, le groupe propose que :

-       Elaborer et mettre en œuvre un cadre de monitoring de la fonctionnalité du dispositif de gestion des ouvrages hydrauliques d’approvisionnement en eau potable en milieu rural et semi-urbain

-       Former les acteurs communaux sur l’exercice de la maîtrise d’ouvrage communale en AEPA (suite de la mesure n°6 de la revue 2012)

La Mise en œuvre de la Contribution Financière en matière d’Eau (CFE), était le sujet de réflexion du Groupe Thématique 4. Des travaux il ressort que malgré un cadre juridique établit, l’absence de procédures ou d’outils descriptifs des textes adoptés freine l’application de la règlementation. L’insuffisance du contrôle de l’application et du respect des textes règlementaires constitue également des difficultés. Par ailleurs, le recouvrement demeure faible par rapport à l’assiette. Sur les trois volets concernés par la CFE -la taxe de prélèvement de l’eau, la taxe de modification du régime de l’eau et la taxe de pollution-, seule la première citée est mise en application. Conséquence, depuis 2010, seulement 185 milliards de francs CFA ont été mobilisés.  Les deux mesures prioritaires pour améliore la mise en œuvre de la CFE sont :

-       Nommer les Agents Comptables et ouvrir des comptes Trésor au profit des Noyaux Techniques des Agences de l’eau du  Mouhoun, des Cascades, du Gourma et du Liptako

-       Accélérer la mise en place des instances et des Directions générales des Agences de l’eau  du  Mouhoun, des Cascades, du Gourma et du Liptako.

Le Groupe Thématique 5 a travaillé sur comment mettre en place  un dispositif de suivi de suivi-évaluation intégré de l’eau et de l’assainissement. Le dispositif intégré doit prendre en compte les données des milieux rural et urbain en s’assurant que les définitions et les méthodologies permettent une consolidation pour aboutir à des indicateurs globaux à l’échelle régionale et nationale. Ce dispositif intégré est indispensable, tant pour les besoins du pilotage et du suivi national du PN-AEPA que pour les besoins du suivi et de la comparaison internationale des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Après un travail d’inventaire, le groupe a mis en évidence plusieurs insuffisances. Il n’existe pas de taux d’accès national pour l’eau ou pour l’assainissement, on distingue toujours le rural et l’urbain. Par ailleurs, la délimitation du milieu rural  du PN-AEPA ne correspond pas au découpage  du Ministère de l’Administration Territoriale et de la Sécurité. Enfin, les critères du PN-AEPA diffèrent de ceux des organismes onusiens, reconnus sur le plan international. Le  groupe propose alors ces deux mesures prioritaires pour corriger les faiblesses observées :

-       poursuivre le processus de mise en place du dispositif de suivi évaluation intégré milieu rural et milieu urbain de l’AEPHA avec une meilleure définition des indicateurs et du rôle de chaque intervenant

-       Faire une analyse de l’impact des actions du secteur

Organiser le dialogue sectoriel

La journée a pris fin avec une communication sur les résultats du groupe ad hoc, chargée de réfléchir sur l’amélioration du dialogue sectoriel,  par la réorganisation  des cadres de concertations. Les travaux du groupe ont permis d’identifier 4 fonctions essentielles au niveau du dialogue sectoriel : le pilotage des PNAEPA et du PAGIRE, le dialogue entre l’Etat et les Partenaires Techniques et Financiers, le dialogue multi-acteurs (entre professionnels et décideurs) et le dialogue grand public. Les principales insuffisances constatées sont les interférences entre les différents cadres en place pour assurer ces fonctions et les faibles performances de certains cadres de concertation pour certains problèmes structurels ou conjoncturels. On observe par exemple que les Comité de Pilotage des programmes n’exécutent pas convenablement leurs mandats tandis que le CaPa (qui devrait se concentrer sur le dialogue entre Etat et PTF) exerce certaines tâches de pilotage. Il y a les problèmes d’inadéquation des calendriers, des effectifs pléthoriques injustifiés du Comité de pilotage du PNAEPA. En synthèse, le dialogue sectoriel avait bien besoin de restructuration pour être plus efficace. C’est dans ce sens que le groupe de travail a proposé un ensemble de mesures visant à clarifier les différentes fonctions du dialogue sectoriel et repositionner efficacement les cadres en place par rapport à ces différentes fonctions. La restructuration proposée permet également au secteur eau et assainissement de se conformer au nouveau cadre de dialogue établit pour différents secteurs au niveau national dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD). La suite à donner à ces propositions sera discutée au cours du jour 3 de la revue.

Plusieurs discussions très animées ont accompagné chacune des présentations, mais globalement, les participants ont apprécié la haute qualité des réflexions conduites au sein des groupes et approuvé la pertinence des recommandations faites.

Vous téléchargez ici tous les documents et présentations de la revue.

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