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Publié le: 17/05/2010

Son épouse et ses trois enfants ont également été dépistés positifs au test du VIH. Pendant plusieurs mois, il n’a pu se remettre de ce choc. . Lentement, il a pu accepter la réalité suite à une importante prise en charge par les Réseaux de niveau district (DLN) de personnes séropositives, un groupe d’ONGs qui gère les Centres d’écoute d'interaction et de solidarité (DIC) des pour personnes infectées.

Depuis 2007, son épouse et lui prennent une thérapie Anti rétrovirale (ARV), mais leur santé ne s'est pas améliorée, à cause d’infections opportunistes comme la tuberculose et la diarrhée. Malade la plupart du temps, Singh n’était pas en mesure de se rendre au travail ; en conséquence, alors que ses dépenses médicales augmentaient, son revenu diminuait. En octobre 2009, son épouse est morte à cause du VIH laissant derrière elle, ses trois enfants et son mari.

Des centres d’information dans 14 districts

En 2008, WaterAid Inde est devenu partenaire de  la structure de lutte contre le SIDA dans l’Etat d'Uttar Pradesh avecun projet intitulé : Programme d’éradication des infections opportunistes chez les Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) pour les aider à améliorer leur qualité de vie grâce à un meilleur accès à l'eau potable et à l'assainissement. Le projet est mis en œuvre à travers le CREAE dans 14 districts et associe des unités de thérapie antirétrovirale situées dans les facultés de médecine. Les CREAE interviennent également  dans les DLN, les DIC et les Centres communautaires de soins (CCC), qui sont des centres de soins et d'appui intervenant pendant les infections opportunistes.

Ceux-ci sont aussi devenus des centres d'information en matière d’AEPHA, où les personnes vivant avec le VIH/SIDA peuvent s’informer des pratiques majeures en matière d'hygiène. Les centres partagent de l'information par le biais d’ affiches et de brochures. Ils  exposent également différents modèles de toilettes et offrent une gamme de documents audio, vidéo et d’autres matériaux, de même qu’une prise en charge de groupe ou individuelle.

Les PVVIH peuvent se servir d’ouvrages de bonne qualité comme des filtres à eau, des lavabos, des urinoirs et des latrines dans les centres. Le personnel est formé en AEPHA et peut parler aux PVVIH de l'avantage des bonnes pratiques en matière d’AEPHA dans leurs vies.

Des séances régulières de prise en charge

Singh s’est rendu régulièrement au DLN de Chandauli pour des séances de prise en charge et a pris acte des messages sur le lavage des mains, la gestion de la diarrhée, la manipulation sans danger de l'eau et l'utilisation des toilettes. Il a également reçu un kit d'hygiène en 2009, qui contenait du savon, des paquets de solutions de réhydratation orale (ORASEL), du SafeWat (solution de chlorure qui purifie l'eau), du Dettol (antiseptique). Une serviette et une brochure étaient contenues dans le kit.

Il a adopté des pratiques plus sûres telles que l'utilisation d’une latrine, le lavage des mains, la consommation d’eau potable après chloration et l'utilisation de solutions ORASEL quand il avait la diarrhée. Quand le chlore du kit s’est épuisé, il a commencé à bouillir l'eau avant de la consommer. Les agents sociaux du DLN ont gardé le contact avec lui et surveillé ces pratiques.

Amélioration constante de la santé

Au fil des mois, la santé de Singh a connu une amélioration progressive, avec moins d’épisodes de diarrhées. Le traitement par les ARV a eu un impact positif. Au cours de notre récente visite, il nous a dit : « D'habitude j'étais très malade, avec de fréquents épisodes de diarrhée, des crises de tuberculose et des congés maladie. Mais au cours des huit derniers mois, suite à l'adoption de pratiques hygiéniques telles que le lavage des mains, l’utilisation d'eau bouillie et d’ORASEL en cas de diarrhée, ma santé s'est considérablement améliorée. J’ai remarqué moi-même une réduction presque immédiate des accès de diarrhée après avoir commencé l'utilisation de SafeWat et maintenant l’eau bouillie. Maintenant, je me sens assez bien pour recommencer mon travail. »

Cela a été également confirmé par Manish, coordonnateur de DLN à Chandauli. « Quand nous avons vu Singh pour la première fois, il était dans une mauvaise passe. A cause de la faiblesse qui s’en est suivie, il avait besoin de l'appui des autres pour marcher. En 2009, quand ce projet avec CREATE a commencé à se concentrer sur l'assainissement, l’eau et l'hygiène, nous avons compris ce lien important pour les PVVIH. Actuellement, il est en bonne santé ; les accès de diarrhée ont diminué et l'amélioration de sa santé lui permettra de reprendre son travail. »

Des enquêtes sur les pratiques et les stratégies d’adaptationComme S. Singh, de nombreuses  PVVIH ont connu et témoigné comment l’AEHA a créé un impact positif sur leurs vies. Dans une enquête menée en début 2009 sur les pratiques et les stratégies d’adaptation des PVVIH et les infections opportunistes, il ressort les principaux résultats suivants :

• 42% des personnes interrogées vivent dans des familles nucléaires et font face à la discrimination

• 48% des personnes interrogées gagnent moins de 2 000 Rs (34,5 euros) par mois

• 44% de personnes interrogées dépensent entre 500 et 1 000 Rs (8,6 et 17,2 euros) par mois pour des soins de santé

• 26% des personnes interrogées ont souffert de diarrhée au cours des 15 derniers jours précédant l'entretien

• 49% des personnes interrogées n'avaient pas de latrines hygiéniques

L’enquête a également révélé que presque 52% des personnes interrogées ignoraient les infections opportunistes et comment s’en prévenir, ainsi que la prise en charge de la diarrhée et le lien entre l'AEPHA et le VIH/SIDA.

 Ministre : Toutes les PVVIH d'Uttar Pradesh recevront une source d’eau potable

Après avoir établi le lien entre l’AEPHA et le VIH/SIDA et l’évidence de son impact, WaterAid Inde s’achemine vers une intégration et une rationalisation de l’AEPHA pour les PVVIH dans sa programmation VIH/SIDA, et également dans sa programmation AEPHA.

L'annonce par le ministre du Développement rural d'Uttar Pradesh, M. Daddu Prasad, qui a participé à une consultation sur l’intégration de l’AEPHA pour les PVVIH en mars 2010, selon laquelle toutes les PVVIH de l'Etat recevront une source d'eau potable par pompe manuelle constitue un pas dans la bonne direction.

Au secours : relation VIH SIDA et AEPHA

Les Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) font surtout l’objet de discrimination sur les plans économique, social et psychologique dans la société. Leur statut sérologique les rend encore plus vulnérables aux infections opportunistes comme la diarrhée, vécue par plus  de 90% des malades atteint du  SIDA. Celle-ci devient plus fréquente au moment où le déficit immunitaire s’aggrave.

Certaines de ces maladies diarrhéiques peuvent devenir graves, récurrentes et persistantes, et associées à une maladie extra-intestinale. La diarrhée et la perte de poids sont des facteurs indépendants précurseurs de la mortalité. La diarrhée chez les personnes infectées par le VIH peut être aiguë (inférieur à 7 jours), ou chronique (trois selles liquides ou plus par jour pendant plus de  14 jours). Il faut un accès facile et en quantité suffisante d'eau et à un assainissement adéquat pour les personnes vivant avec le VIH et le SIDA, ainsi que la mise à disposition de soins à domicile. L'eau est également nécessaire pour le bain des patients et pour la lessive.

L'eau potable facilite  la prise des médicaments ; l'accès aux toilettes est crucial pour les patients affaiblis. Il faut de l’eau pour maintenir l'environnement (maison et toilettes) propre, afin de réduire le risque d'infections opportunistes. Les soins à domicile exigent plus de 20 litres d'eau par personne et par jour. Cette quantité estqualifiée d’‘accès de base’. Dans le contexte du VIH et du SIDA, il est particulièrement important que les points d'approvisionnement en eau et les toilettes soient facilement accessibles et près des endroits où ils sont nécessaires. Cela réduit la marche sur de longues distances des travailleurs sociaux ou des personnes affaiblies pour chercher de l'eau.

Auteur : Johnson Jeyaseelan, Chargé de programme, Bureau régional de l’Est, WaterAid Inde

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