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Publié le: 12/07/2013

L’IRC, Centre International de l’Eau et de l’Assainissement, mène plusieurs actions de front pour répondre à ce défi : l’exploration de nouveaux modèles de fourniture de services, l’élaboration d’outils et de concepts pour soutenir l’analyse et l’action, et la mise au point d’un inventaire des exemples positifs.

Sous le programme Triple-S (Sustainable Services at Scale), financé par la fondation Bill & Melinda Gates, l’IRC collabore avec des partenaires au Ghana, en Ouganda et au Mozambique pour identifier les lacunes et les obstacles à la fourniture des services d’eau en milieu rural, et pour mettre au point des solutions pérennes, applicables à grande échelle.

Cliquez sur les liens en bas pour accéder aux différent modèles proposés pour améliorer la fourniture de services d’AEPHA en milieu rural et péri-urbain (en anglais) :

Professionnalisation

 

La professionnalisation de la gestion communautaire (CBM) implique de passer d’une approche basée uniquement sur le volontariat à une gestion plus professionnelle, compétente et efficace des services d’eau ruraux afin de respecter les standards communs, avec plus de transparence et de responsabilité.

Les approches conventionnelles de gestion communautaire se sont accomodés de façon excessive d’une gestion basée sur le volontariat. La capacité et les compétences des opérateurs s’en est trouvée limitée. Le manque de formalisme dans les relations a aussi abouti à un manque de prise de responsabilité. La mauvaise gestion, le manque de contrôles et d’incitations peuvent aboutir à des performances insuffisantes au niveau technique, financier et en terme de gestion, voire finalement à des défaillances de service ou à des pannes du système.

Alternatives de fourniture de services

 

Les alternatives de fourniture de services font référence à des modèles tels que l’autosuffisance ou les partenariats publics-privés. Ils se distinguent des modèles conventionnels de gestion communautaire (CBM) qui ont eu tendance à dominer de nombreux secteurs de l’eau en milieu rural.

La fourniture de services pérennes basée sur la gestion communautaire requiert une bonne adéquation avec le contexte local : niveau de service, technologie et type d’habitat. La gestion communautaire peut marcher, pourvu qu’elle soit officiellement reconnue et encouragée. A l’inverse, dans certains cas, la gestion communautaire avance difficilement car elle s’appuie sur du volontariat et sur des organismes officieux. Des alternatives telles que les services municipaux, les services privés à petite échelle (partenariats public-privé) ou l’auto-approvisionnement, avec un soutien adapté, peuvent améliorer le service aux utilisateurs d’eau en milieu rural et permettent d’étendre ces services là où ils sont absent à ce jour.

Suivi

 

La collecte et l’analyse régulières de données fiables sont une base indispensable pour la fourniture de services pérennes. Les systèmes de suivi ne devraient pas seulement surveiller l’accès mais aussi la qualité des services dans le temps et les performances des opérateurs dans les domaines clés comme la technique, les finances et la gestion.

Les données de base sur le suivi sont capitales pour gérer des performances et pour permettre aux opérateurs locaux d’évaluer les problèmes, de les anticiper et de les résoudre avant que la qualité des services ne se détériore.

Fixer des objectifs explicites non seulement en terme de couverture mais aussi pour les niveaux de services aide également les pays à concentrer leurs efforts pour améliorer la fourniture de services, mesurer les progrès et prendre des mesures rectificatives de manière éclairée et ciblée à l’échelle du secteur.

Les stratégies de suivi se lient naturellement avec les plans de sécurité de l’eau qui vont au-delà de la classique mesure qualitative de l’eau. Toute la chaine de fourniture d’eau potable y est inclue, en faisant appel à l’évaluation et à la gestion des risques. L’impact des changements climatiques aidant, cela prend une importance croissante.

Harmonisation et coordination

 

L’harmonisation et la coordination impliquent tous les acteurs  – gouvernements locaux et nationaux, donateurs, banques de prêt, ONG et autres parties prenantes – reconnaissant et adhérant aux approches et principes communs de renforcement des services d’eau en milieu rural. Cela inclut les principes d’ « efficacité de l’aide ». Cela implique particulièrement que les acteurs extérieurs se coordonnent mieux entre eux et s’alignent derrière les politiques, priorités et systèmes nationaux des pays. L’amélioration des programmes (au niveau local) devrait ainsi suivre les directives et les standards mis en place à l’échelle nationale.

La mise en place de « règles du jeu » communes avec des politiques standardisées – dans des domaines tels que le niveau de service, la technologie, le recouvrement des coûts, le type d’opérateurs et le cadrage de suivi – signifie que les parties prenantes peuvent orienter leur travail vers le soutien au développement du secteur. Avec l’amélioration de la coordination, il est probable que les nouvelles infrastructures soient, indépendamment de la provenance de l’investissement, mieux maintenues et renforcées par des institutions permanentes.

Soutien aux fournisseurs de service

 

Le soutien direct fait référence aux activités de soutien structuré offertes aux fournisseurs de services aussi bien qu’aux utilisateurs ou groupes d’utilisateurs. Ce soutien peut provenir de différentes sources, soit des gouvernements locaux directement, soit des agences régionales de services, des agences spécialisées ou des sous-traitants. Une combinaison de ces sources est également possible.

Le soutien direct, parfois désigné par « soutien post-construction », inclut le plus souvent :

  • Le suivi des performances
  • Le conseil et l’information technique
  • Le soutien administratif (par exemple, aide à la mise en place des tarifs)
  • Le soutien organisationnel (par exemple, écriture des statuts) et la résolution de conflits
  • L’identification des besoins en capitaux nouveaux (incluant le conseil financier)
  • La formation et le recyclage

Les fournisseurs de services au niveau communautaire ont souvent besoin d’un soutien régulier et structuré pour les aider à assurer leurs fonctions administratives, d’opération, de gestion d’actif et de maintenance.  Il a été montré que cela améliore la pérennité des services d’eau et contribue à réduire les pannes importantes et les défaillances.

Soutien au gouvernement local

 

Le renforcement des capacités désigne les activités de soutien orientées vers les autorités des services d’eau et inclut la fourniture d’une assistance technique, le suivi et la formation des équipes des autorités autour des fonctions clés dont elles sont responsables.

Dans les pays en voie de développement, un nombre croissant de gouvernements ont délégué la responsabilité des services d’eau et d’assainissement à des autorités locales. Bien qu’il soit reconnu que le renforcement des capacités est nécessaire pour la réussite de la décentralisation, en pratique, le type de soutien attendu a été insuffisant. Cela a abouti à un cercle vicieux de faibles capacités et de défaillances de service.

Apprendre et s’adapter

 

Un secteur qui apprend est un secteur qui s’engage dans un apprentissage et une réflexion continus, et qui est donc ainsi capable de s’adapter à une demande et à un contexte changeant.

Mettre en place un secteur qui apprend et possède la capacité de continuellement innover, évoluer et s’adapter en fonction de ses observations est indispensable à la fourniture de services pérennes. Cela demande une capacité et une volonté de remédier aux défaillances et de faire les choses ensemble, mieux et différemment.

Idéalement, l’apprentissage se fait à tous les niveaux et rassemble les personnes à chacun de ces niveaux. Des alliances peuvent créer des liens horizontaux et verticaux entre les initiatives d’apprentissage (entre les niveaux départementaux et nationaux) afin de s’assurer que les retours d’expérience influent sur les orientations politiques et que les outils sont partagés avec les responsables de la fourniture de service.

Gestion d’actifs

 

La gestion d’actifs est « la combinaison des ingénieries financière et économique, de la gestion et d’autres pratiques appliquées à des biens matériels dans l’objectif de fournir, aussi rentablement que possible le niveau de service nécessaire » (National Asset Management Steering Group, 2006). En pratique, il s’agit de maintenir le niveau de service voulu au coût à long terme le plus bas. La gestion d’actifs est transposable à différentes échelles et peut être appliquée à des systèmes de toutes tailles.

La gestion d’actifs aboutit à une budgétisation et à une planification plus réaliste, ce qui permet de réaliser des économies considérables à moyen et long terme. Les remplacements importants doivent être prévus et financés de manière adéquate, et une planification à long terme de ces changements est capitale puisque les services pérennes doivent être maintenus de manière permanente. En théorie, cela se fait à travers les autorités dont dépendent les services, comme les autorités locales ou une autre entité extérieure.

Par conséquent, le fournisseur de service n’a pas forcément l’entière responsabilité du remplacement ou de la montée en grade des équipements à grande échelle.

Régulation

 

La régulation est composée d’un ensemble de fonctions, de normes et de procédés de mise en œuvre garantissant que les services et les fournisseurs de services respectent les standards et les directives mis en place à l’échelle nationale. La régulation peut intégrer des aspects économiques, environnementaux et de santé publique de la fourniture de service.

Dans le secteur de l’eau en milieu rural, la régulation des services fait référence au cadrage et au contrôle des standards de la fourniture de services généralement liés à la qualité de l’eau et aux tarifs. Le consommateur reçoit ainsi le niveau de service prévu et est protégé des situations de monopole et de toutes charges indues. La régulation peut aussi s’appliquer aux fournisseurs de service et à leurs performances afin qu’elles atteignent les standards nationaux et pour résoudre de possibles conflits avec les consommateurs.

Une régulation plus formalisée offre un mécanisme protégeant à la fois les consommateurs et les fournisseurs de service et renforce la relation de responsabilité entre ces deux parties. Sans régulation, les services d’eau ruraux pourraient être plus vulnérables et entrer dans un cercle de faible qualité de services entrainant un non-paiement des tarifs par des consommateurs insatisfaits, et qui aboutirait finalement à une détérioration des services.

Financer l’ensemble des coûts à long terme

 

Les coûts à long terme regroupent les coûts nécessaires à assurer indéfiniment la fourniture de services d’AEP adaptés, équitables et durables à une population sur un territoire donné. Ces coûts incluent :

  • Dépenses du capital en équipement (CapEx) ;
  • Dépenses de fonctionnement et de maintenance courante (OpEx) ;
  • Dépense du capital en maintenance (CapManEx) ;
  • Coût du capital (intérêt des prêts, etc.) (CoC) ;
  • Dépenses directes (ExpDS) ;
  • Dépenses indirectes (ExpIDS).

Prévoir et budgéter les coûts à long terme sont un aspect essentiel de l’approche de la fourniture de services. L’approche des coûts à long terme fait prendre conscience des coûts réels de la fourniture de service et rend tous les coûts à long terme visibles : construction d’un nouveau système, entretien courant et maintenances en profondeur, administration et planification aux échelles départementales et nationales, extension et amélioration des services, et éventuellement, remplacement de l’infrastructure.

Source :  Water Services that last

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