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Publié le: 25/02/2011

Les nouvelles technologies AEPA ne sont pas facilement adoptées par les autorités publiques et les entreprises du secteur privé. Ainsi aucune technologie en matière de systèmes de points d’eau n’a été passée à l’échelle depuis que les pompes manuelles ont été testées et introduites à l’échelle dans les années 1980.

La plupart des pays ne possèdent pas de système d’évaluation de ces technologies. Au Zimbabwe, la situation économique nécessite l’introduction de latrines individuelles meilleur marché et un usage des pompes à corde étendu à de plus nombreux ménages et communautés. Pourtant, le gouvernement ne dispose d’aucune procédure pour accepter de telles technologies parmi les options conventionnelles approuvées il y a de nombreuses années. Les gouvernements du Burkina Faso, du Ghana, du Mozambique, d’Ouganda et de Zambie, entre autres, ont évité pendant longtemps de trancher sur la recevabilité de la pompe à corde comme système offrant un niveau de fourniture d’eau satisfaisant pour les ménages et communautés.

Des organisations du Burkina Faso, Ghana et Ouganda soutenues par quatre institutions partenaires européennes viennent de lancer un projet de recherche appliquée pour promouvoir des investissements en technologie plus efficaces, en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. L’intention de ce projet est d’effectuer une recherche et de développer un cadre permettant d’évaluer le potentiel des technologies novatrices qui pourraient être utilisées dans des systèmes décentralisés. Les nouvelles technologies pourraient inclure certaines technologies non testées mais il devrait s’agir principalement de technologies qui ont été testées, pilotées mais pas encore passées à l’échelle.

L’équipe de partenaires

Le projet WASHTech (Water, Sanitation and Hygiene Technologies) a démarré en janvier 2011, durera trois ans et est cofinancé par le programme de recherche pour l’Afrique du septième programme-cadre de la Commission Européenne.

Les partenaires Africains sont les suivants :

  • Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA), Burkina Faso
  • Kwame Nkrumah University of Science and Technology (KNUST), Ghana
  • Training, Research and Networking for Development (TREND), Ghana
  • Network for Water and Sanitation (NETWAS), Ouganda
  • WaterAid Burkina Faso
  • WaterAid Ghana
  • WaterAid Ouganda

Les partenaires européens sont : l’IRC aux Pays-Bas, WaterAid et l’université de Cranfield au Royaume-Uni et Skat en Suisse.

L’IRC coordonne l’équipe de partenaires et apporte son expérience des projets WASHCost et Triple-S dans ces trois mêmes pays.

Objectifs et produits attendus

L’objectif du projet est de renforcer les capacités des acteurs du secteur à effectuer des investissements efficaces dans les nouvelles technologies.

La recherche-action de WASHTech va chercher à sensibiliser les esprits sur les nouvelles options en matière de technologie et à développer des systèmes d’analyse pertinents pour divers acteurs. Le projet cherche en outre à développer les compétences locales pour le long terme pour leur permettre d’identifier les faiblesses d’une approche et la durabilité et réplicabilité de nouvelles technologies.

Le Burkina Faso, le Ghana et l’Ouganda présentent un large éventail de technologies et d’environnements culturels, socioéconomiques et physiques distincts. Cette variété devrait offrir une garantie pour réutiliser les processus et outils développés dans ce projet dans d’autres pays. Tous résultats et produits seront disponibles en ligne en accès libre.

Les résultats attendus directs seront :

-          Un cadre d’analyse des technologies (le TAF, technology assessment framework) et un processus offrant un système simple et des critères d’évaluation des nouvelles technologies et de leur performance, en identifiant notamment les questions de durabilité et les approches liées à leur introduction, innovation, diffusion et passage à l’échelle.

-          Des compétences renforcés dans les trois pays pour mettre en œuvre le TAF et adapter les processus aux contextes locaux.

La recherche vise également à définir des stratégies en matière d’innovation et de passage à l’échelle, d’échelle temporelle et de processus à suivre pour garantir adoption et durabilité.

Ces résultats seront directement utiles pour le secteur et donneront une indication de la valeur et de la pertinence de ce cadre d’analyse.

L’absence d’un système objectif pour évaluer les innovations technologiques

Les innovations technologiques et institutionnelles des ONGs et des petites entreprises dans les pays africains comprennent la pompe à corde, la ‘bush-pump’ et l’assainissement écologique au Zimbabwe, la pompe Canzee à faible coût à Madagascar, la gestion des déchets solides dans les villes moyennes en Afrique francophone et bien d’autres. Bien que les entreprises commerciales et organisations de développement d’Europe et d’ailleurs développement souvent des technologies intéressantes, elles tendent à ne promouvoir que leurs propres inventions.

WASHTech espère fournir un système objectif offrant des mesures transparentes de la performance d’une option technologique donnée et d’estimer si l’approche mise en œuvre pour l’introduire pourrait être améliorée en vue d’une adoption étendue et d’une durabilité plus grande.

L’analyse et la validation des technologies

Les gouvernements africains ont relégué aux calendes grecques la décision sur les pompes à corde car il n’existe pas de procédure permettant de valider les technologies et d’évaluer les effets d’autres facteurs (sociaux, institutionnels, économiques) qui pourraient en affecter le passage à l’échelle. Il n’existe pas non plus d’analyse objective des performances des autres pompes testées et pilotées, ce qui mène à une bataille de propagande entre ceux qui défendent le bon fonctionnement de leurs pompes et ceux qui les accusent d’être le plus souvent hors service.

WaterAid et l’IRC reçoivent plus de 100 annonces par an d’inventeurs désireux de faire connaitre leur innovation ‘révolutionnaire’ pour l’approvisionnement en eau ou l’assainissement dans les zones rurales et périurbaines. Les inventeurs souffrent souvent d’une connaissance très imparfaite des conditions réelles du terrain ou des priorités, inquiétudes, valeurs et contraintes d’utilisateurs potentiels. Il semble donc opportun de proposer un système permettant de ‘séparer le grain de l’ivraie’.

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