Les communes Nossombougou, Ouolodo et Tioribougou au Mali ont effectué, d'avril à mai 2019, un diagnostic des ouvrages d'eau et d'assainissement érigés au sein des établissements scolaires et les centres de santés.
Published on: 22/07/2019
Cet état des lieux, dans les trois communes de la région de Koulikoro, focalisé sur la fonctionnalité et la gestion des infrastructures a été rendu possible grâce à l’appui technique et financier de IRC, de la Fondation Conrad Hilton et de World Vision.
Cet inventaire effectué dans tous les centres de santé et les écoles vient en complément des enquêtes ménages menées en décembre 2018. Il a permis de passer en revue la fonctionnalité et la complexe question de la gestion des ouvrages dans les écoles et les centres de santé.
Le présent diagnostic rapporte que les ouvrages sont gérés dans les différentes institutions par les comités de gestion scolaires (CGS) et les Associations pour la Santé Communautaire (ASACO).
A Nossombougou, 17 établissements scolaires (sur les 28 que compte la commune) sont équipés de points d’eau et tous sont fonctionnels, tout comme celui du seul centre de santé équipé (sur les 4 centres que compte la commune). C’est un indicateur de bonne gestion puisque 88% de ces points d’eau sont en réalité des Pompes à Motricité Humaines, gérés par les comités cités précédemment. A l’exception de l’école primaire de Tienkoulou, les latrines de toutes les écoles et de tous les centres de santé sont fonctionnelles. Quant à l’hygiène huit écoles primaires des neufs en disposant ont leurs dispositifs de lave-mains fonctionnels. A ces dispositifs s’ajoutent ceux fonctionnels de tous les centres de santé.
A Ouolodo, seules 3 écoles (sur les 11 que compte la commune) ont une Pompe à Motricité Humaine (PMH) fonctionnelle. On note de même la fonctionnalité du point d’eau moderne du centre de santé communautaire, seul centre de santé de la commune ayant une source d’eau améliorée. Les ouvrages d’assainissement existants sont tous fonctionnels, en dehors de la latrine de l’école Ouolodo. Aussi 4 des 10 dispositifs de lavage de main comptabilisés sont fonctionnels. Dans la commune de Tioribougou, il ressort qu’en plus de ceux des centres de santé, 4 points d’eau sur les 5 existants dans les écoles sont fonctionnels. Il est en de même pour les latrines. Cependant il est souligné que l’une des latrines du centre de santé communautaire est non fonctionnelle. De tous les dispositifs de lave-mains existants, seul celui de l’école primaire A de Tioribougou est fonctionnel.
Le diagnostic révèle un manque d’entretien des ouvrages d’assainissement dans les centres de santé et les établissements scolaires. En effet, bien que la majorité des latrines soient fonctionnelles, les visites ont révélé un manque d’entretien flagrant, avec des latrines plutôt sales. Les gestionnaires attestent que le mauvais état des latrines est lié au manque d’eau, en particulier dans les établissements qui n’ont pas de points d’eau. On dénote également une sur-utilisation des ouvrages par les usagers du fait de leur nombre réduit. A cela s’ajoute des insuffisances dans la structuration des comités de gestion. En effet, les réparations des ouvrages sont laissées à la seule charge des directeurs dans les établissements scolaires.
Une dotation en personnel suffisant suivi d’une formation des agents sont les impératifs de l’amélioration de la gestion des ouvrages d’eau et d’assainissement. A cela s’ajoute la nécessité d’augmenter les ressources financières allouées à leur entretien et de faire des séances de sensibilisation à l’endroit de tous les utilisateurs des ouvrages. En outre, il faut envisager une bonne formule permettant de faire supporter le service d’eau dans les établissements scolaires, par la communauté ou les parents d’élèves. Dans les écoles où les parents cotisent pour les réparations des points d’eau, les directeurs doivent être transparents et organiser des séances de redevabilité. Il est souhaitable que les comités de gestion dans les écoles soient composés du corps enseignant, des parents d’élèves, des usagers et des autorités communales.
« Il faut multiplier les points d’eau dans les villages afin de diminuer la pression sur l’utilisation des ouvrages institutionnels par les communautés », cri de cœur d’un des enquêteurs.
Une gestion durable des ouvrages d’eau et d’assainissement ne peut se faire sans la mise en place de mécanismes cohérents à même d’évaluer les progrès et d’orienter les efforts. Ce suivi doit prendre en compte la qualité de l’eau en plus de la fonctionnalité et du niveau d’entretien des ouvrages. Pour cela les outils élaborés en 2018 devront être relus et capables d’indiquer, entre autre, le taux de couverture de ces lieux publics sensibles à haute fréquentation du public, et la sexo-spécifique répartition des ouvrages.
Nossombougou, Ouolodo et Tioribougou ont fait l’examen des ouvrages d’eau potable et d’assainissement dans les établissements scolaires et les centres de santé. Si le fonctionnement de ces ouvrages est assez satisfaisant, il y a lieu d’améliorer rapidement leur gestion et leur entretien afin d’en assurer le confort et la pérennité. A l’issu du diagnostic il a été élaboré des pistes de solutions sur le moyen et long terme pour assurer l’accès véritable à l’eau et à l’assainissement dans ces deux types d’institutions, qui accueillent un public sensible : les enfants, les femmes enceintes et les malades.